Marine Gilly, licenciée à l’entente Rochel-Aunis Judo, vient de remporter la médaille d’argent de sa catégorie à Tallinn, en Estonie. Le 8 août, elle sera en
Floride pour participer aux Mondiaux .
Sur le podium et à sa sortie, Marine Gilly ne réalisait pas la portée de sa performance.
e vous y trompez pas, son petit gabarit (1,57 m) et sa timidité au moment de raconter sa médaille d’argent acquise la semaine dernière, à Tallinn (Estonie), ne
correspondent en rien à l’attitude de la Charronnaise Marine Gilly sur les tatamis.
En compétition, c’est une combattante offensive qui porte les couleurs de Rochel’Aunis, entente de plusieurs clubs, et désormais de la France.
« Elle est volontaire, Marine sait ce qu’elle veut et ne se laisse pas marcher dessus », décrypte Christophe, son père, premier entraîneur et dorénavant premier
supporteur de sa championne de fille. Cette saison, nombreuses sont les cadettes qui ont en effet plié face à elle dans la catégorie des moins de 40 kg.
« Je me sens plus forte »
Après son titre de championne de France, Marine Gilly a brillé en coupe d’Europe, avec une 2e place à Berlin et une victoire en Pologne. Une sacrée moisson au
regard de son précédent exercice, en 2011-2012, quand la Maritime n’avait obtenu « que » la troisième place des championnats de France scolaire.
« Je m’étais loupée au France fédéral, explique la jeune fille, qui aura 16 ans à la fin du mois de juillet. J’avais un peu trop la pression. Cette année, je me
sens mieux à l’entraînement, j’ai progressé. Je me sens plus forte physiquement. Et puis les stages avec les juniors m’ont permis de m’améliorer tactiquement. Je le vois au Pôle espoir, à Lormont
(en Gironde, NLR). » Un site qu’elle quittera en septembre prochain, puisqu’elle intégrera le Pôle France voisin de Talence.
Une suite logique pour la judokate qui, à Tallinn, a débuté la compétition avec le rang de n°1. « Je ne pensais pas forcément à la médaille d’argent au
départ.
Alors, je n’ai aucun regret par rapport à l’or. Grâce à mon rang, j’avais sauté un tour, j’avais donc moins de pression. Mon premier combat, je l’ai gagné avec un
wazahari avant de gérer face à une Allemande. »
Sa sœur pour modèle
Ensuite, face à une Hollandaise plus grande et gauchère, Marine Gilly a eu un peu plus de mal. « Elle pratique un judo que je n’aime pas trop, il fallait jouer sur
les mains. C’était une gestion sans trop d’attaques, qui s’est conclue aux pénalités. » Enfin, en finale, elle a dû s’incliner 2 pénalités à 1 contre une Azérie qui perd toujours six kilos avant
chaque compétition pour intégrer la catégorie des moins de 40 kilos. « Je l’avais déjà rencontrée en stage, il n’y a pas un écart important », analyse-t-elle.
Son père est plus sévère. « Marine a un judo assez vif et tonique, basé sur la prise d’initiative. Là, elle n’en a pas eu assez. » « Sur le podium, on ne réalise
pas, poursuit sa fille à propos de l’émotion ressentie. Mais c’est le soir, quand j’étais seule dans mon lit, que j’ai commencé à le faire. »
Depuis qu’elle a débuté cette discipline, à l’âge de six ans, la Charronnaise a toujours été au-dessus du lot. Mais si elle rêve d’évoluer au plus haut niveau sous
les couleurs de la France, Marine Gilly ne revendique qu’un seul modèle, sa sœur Amélie. Une aînée qui a déjà disputé des championnats internationaux en 2011, avec une 7e place aux championnats
d’Europe et une 5e aux Mondiaux juniors.
Pas de vacances avant août
Une belle inspiration pour sa cadette qui, quand d’autres filles de son âge profiteront de leurs vacances, préparera le championnat du monde à Miami, en
Floride.
Une compétition qui débutera le 8 août et qui, enfin, sera synonyme de fin de saison. Déjà à fond depuis trois mois, la Maritime sera ainsi de nouveau en stage la
semaine prochaine à Strasbourg, avant un ultime rassemblement à Hanovre (Allemagne), juste avant les Mondiaux.
Un programme qui, en dépit de sa réussite, ne lui laisse qu’un regret : celui de rater la semaine de vacances familiales. Mais Miami et ses rivales japonaises,
américaines et brésiliennes valent bien quelques sacrifices...